Alcatel Espace 1993 à 1998
1.0 Vie de la Société
2.0
Métiers
3.0
Techniques et technologie
4.0
Programmes spatiaux
Sesat
Express A
Globalstar
WorldSpace
EuropStar
MTSat4.2 Télécoms Militaires
Syracuse II
4.3Observation terre
SPOT 5
Jason
Envisat
Soho
Cluster
Hélios 2
Zénon
Osiris
Clémentine
4.4
Programmes scientifiques
4.5 La Navigation
4.6 Stations sol
Kerguelen
Turksat
Suparco
Globalstar
Worldstar
Alcatel
Document optimisé pour un écran en 1000x800 ou +, fonctions Javascript et CSS activées.
4.1 Télécommunications civiles
4.1.1 - Marché Intelsat
4.1.1.1 - Intelsat VII
4.1.1.2 Intelsat IX4.1.2.2 - Sesat, la mise en place d'une coopération
4.1.2.3 - Sesat, la réalisation du programme
4.1.2.4 - Sesat, quelques souvenirs de l’équipe ALCATEL au Kazakhstan
4.1.1.5 - Sesat, dans son sillage: Express, Troïka, Gazprom.
4.1.2.6 - EXPRESS A, la réalisation du programme .4.1.3 Les Charge utiles export - Globalstar, Worldspace, Europe*star ,Skybridge,MT SAT
4.2 Les Télécommunications Militaires - Syracuse II et ses successeurs
4.3 L'observation de la terre
4.3.1 L'observation de la terre civiles - SPOT 5, Jason, Envisat/ASAR, Soho Cluster
4.3.2 L'observation de la terre militaires - Hélios II , Zénon, Osiris, Clémentine4.4 Les programmes scientifiques
4.5 La Navigation
4.6 Les stations sol4.6.1 Les stations sol de contrôle- maintien à poste - Kerguelen , Turksat , Suparco , Multi- mission CNES et Stentor
4.6.2 Autres stations sol - Globalstar
4.6.3 Une grosse affaire, Station scientifique - Worldstar 1, Worldstar 2 , L'ALCATEL 9760 TD
Et la collaboration industrielle associée
Jean-Claude Husson dirige Alcatel Espace depuis quatre ans. De ses missions effectuées dès 1969 en URSS pour le compte du CNES, il lui reste le souvenir de la compétence des ingénieurs Soviétiques avec lesquels il a travaillé, la connaissance des programmes scientifiques, des satellites et des lanceurs.
Pour J.C. Husson, il faut trouver une place pour Alcatel Espace dans cet ensemble de connaissances et de besoins et élargir la coopération internationale à un tel partenaire pour s’ouvrir de nouveaux marchés.
La Direction commerciale d'Alcatel Espace participe à Moscou à une exposition dédiée à l'aéronautique et à l'espace. Des échanges techniques ont lieu dans le domaine des équipements et Alcatel Espace recrute le représentant du groupe Alcatel à Moscou, M Siorat comme responsable « Russie ».
Un long et patient processus de construction de relation et de promotion avec le monde spatial russe est alors engagé.
C'est le domaine d'une coopération établie depuis 1969 entre le CNES et les organisations étatiques russes (soviétiques). Notre marché dans ce domaine est donc avant tout celui qui passe par les programmes et les budgets du CNES.
La vente directe d'équipements aux russes n'a pas de volume significatif compte tenu des restrictions budgétaires en vigueur et elle est de plus risquée (risque de non paiement).
Néanmoins le contact avec les instituts et les entreprises doit exister car il permet le suivi des programmes en cours, la prise de connaissance de ce qui est ou a été développé, et par là même, ce que les russes sont susceptibles de nous proposer; ex: la robotique spatiale, la propulsion ionique.
Observation
Le besoin russe est celui des équipements et sous-ensembles de technologies avancées, de systèmes performants, que la technologie russe ne permet pas de construire; ex: radar embarqué.
Au début des années 1990 le sujet n'est même pas abordable à mots couverts. Le besoin de coopération est pourtant dans ce domaine bien réel. Les satellites Glonass sont peu performants, lourds et de durée de vie courte; le maintien à niveau de la flotte coûte donc cher, mais le sujet est tabou. Nous n'arriverons jamais en bilatéral à franchir les obstacles du secret défense … Il faudra attendre les effets des restrictions budgétaires russes sur le complexe militaro-industriel et le début des discussions à Bruxelles sur ce qui sera plus tard Galiléo pour que les russes cherchent à tirer avantage de leur expérience dans le domaine des orbites basses et des lanceurs à bas prix, etc. Nous sommes passé là à coté d'une coopération bilatérale et donc d'un marché captif, mais trop d'intervenants étaient impliqués, en Russie, en France, en Europe. Une coopération bilatérale sera pourtant établie mais ne débouchera pas sur des contrats significatifs.
Télécommunications spatiales
Pour ceux qui ont connu l'URSS des années 70 et 80 et même le début 90, téléphoner de Moscou est une performance. Pourtant, une flotte de satellites géostationnaires opère sur le territoire. Ces satellites sont entièrement construits en URSS, lancés par des lanceurs soviétiques. Ils sont peu performants en terme de durée de vie, de puissance, de nombre de canaux. Une fois les besoins des militaires et des administrations satisfaits, la capacité disponible pour le citoyen ordinaire est très faible. Début 90 le besoin « civil » devient pressant, le Ministère des Télécoms dans une note interne publie discrètement un programme de renouvellement et d'amélioration de la flotte de satellites existante.
Ce sera notre marché, notre objectif.
La perméabilité du marché
La situation économique du pays n'est pas bonne, même les domaines privilégiés de l'armement et des besoins prioritaires voient leurs budgets diminués. Il faut par ailleurs faire travailler le secteur industriel et permettre à la recherche de progresser.
Le Gouvernement de Russie (d'URSS) défini alors les règles qui doivent être appliquées dans les relations commerciales avec les étrangers (« les capitalistes »):
- « le partenaire (étranger) doit, proposer des matériels de haute technologie, à un prix compétitif, faire participer les industriels russes (achats ou sous-traitances), effectuer quand cela est nécessaire et possible un transfert de technologie, proposer un financement pour le paiement des équipements de sa propre production ».
Sauf cas particulier, vendre un produit en « vente sèche » a donc peu de chance d'aboutir.
La coopération sera notre réponse .
Le
marché visé est donc principalement celui des
télécommunications pour des programmes russes
domestiques ou internationaux, en coopération avec des
industriels russes.
Notre prestation doit s'étendre de la vente de charges utiles ou d'équipements à la livraison en orbite de satellites, à la maîtrise d'œuvre de systèmes.
Les russes participant au programme comme maître d'œuvre et/ou industriels et/ou fournisseur d'éléments de la composante spatiale, satellite ou plate-forme – lanceurs – mise en orbite.
Le soutien politique des deux pays est analysé comme indispensable, son obtention est un préalable (autorisation « défense », disponibilité lanceurs, protocole financier intergouvernemental …)
Le second impératif est la disponibilité d'un satellite qui aura prouvé performances et compétitivité.
L'opérateur national RSCC est rattaché à ce ministère, il a aussi la co-direction des stations de contrôle des satellites, il est notre client étatique.
Les télécommunications sont définies comme stratégiques.
Elle contrôle tout ce qui est lié à l'espace, civil ou militaire. Elle est rattachée directement au Premier Ministre. Sa présence et sa participation active est indispensable - autorisations, lanceur.
Il est utilisateur des moyens civils de télécommunications. Il est prioritaire sur la disponibilité des lanceurs, il est responsable des mises à postes et des stations de poursuite. Il n'a pas de rôle « premier » mais est présent partout.
Les matériels et équipements nécessaires à la mise en place des programmes civils et militaires sont fabriqués par des entreprises à la fois centres de recherches et de fabrication. Ces entreprises sont regroupées dans cet ensemble politiquement très puissant, elles sont presque toutes dirigées par des hommes forts issus du Parti. C'est dans cet Ensemble que nous devons trouver notre partenaire.
Il centralise les intérêts respectifs de chacun des Ministères, il définit les priorités et les orientations. Il coordonne les actions diplomatiques avec les Gouvernements étrangers. Si les axes principaux sont définis par les Présidents d'Etat, c'est au niveau des Premiers Ministres que les autorisations d'exporter les matériels et de coopérer doivent être obtenues
cf.: les rencontres annuelles entre Premiers Ministres et surtout les commissions préparatoires.
Il centralise les intérêts respectifs de chacun des Ministères, il définit les priorités et les orientations. Il coordonne les actions diplomatiques avec les Gouvernements étrangers. Si les axes principaux sont définis par les Présidents d'Etat, c'est au niveau des Premiers Ministres que les autorisations d'exporter les matériels et de coopérer doivent être obtenues
cf.: les rencontres annuelles entre Premiers Ministres et surtout les commissions préparatoires.
Nauchno-Prozvodstvennoe-Obiedinenie
Prikladnoi Mekhaniki
C'est à Mikhaïl Fedorovitch Rechetnev, sur recommandation de S.P. Korolev, que le pouvoir des Soviets confie en 1959 la construction de ce qui va devenir la plus grande usine d'étude et de fabrication de satellites de Russie (11000 personnes).
L'usine est implantée à 80km de Krasnoïarsk, dans une zone fermée, hors de portée des missiles intercontinentaux. Cette ville s’appelle K26. Elle est secrète. Elle fait partie des villes qui ne sont pas sur les cartes, donc qui n’existent pas. NPO-PM a fabriqué plus de 800 satellites et a participé aux programmes russes en fournissant savoir et équipements: « homme » dans l'espace, systèmes de télémesure, infrastructures sol, centre de contrôle (programmes Molniya, Radouga, Gorizont, Ekran, Gonetz, Express, Gals, Glonass, Cospas-Sarsat…)
« sociétés »et d'agents qui viennent proposer conseils et informations. Après analyses, malgré les pressions et à contre-courant quelquefois, la direction générale et la direction commerciale, par une bonne connaissance du milieu, sauront discerner les bons interlocuteurs.
Cela se fait progressivement, au travers d'actions bien définies, bien ciblées:
Nous avons commencé au début de 1992 à systématiser cette démarche, mais il faut bien reconnaître qu'à la suite des rencontres avec les organisations russes, nous avions beaucoup de difficultés à synthétiser nos informations et à avoir une vision claire de la situation générale. Les informations venant du CNES étaient fiables mais limitées à celles du domaine des coopérations établies. Nous quittions l'ère Soviétique mais les réflexes en place depuis si longtemps subsistaient. Entrer dans une entreprise qui n'avait « pas existée » pendant 40 ans était un fait marquant pour tout le monde « vous êtes le deuxième étranger à pénétrer cette zone secrète m'a t-on dit un jour».
La Direction Commerciale engage des discussions et des présentations société avec les acteurs du spatial Russe: IKI, Energya, Khrunitchev, Lavoshkine, NPO-PM, RNIIKP, MNIIRS, TsNIIMASH, les opérateurs satellites orbites basses, le Ministère des télécommunications, l'Agence Spatiale Russe.
Ces missions « repérage et évaluation » sont effectuées par des ingénieurs produits compétents du domaine de l'entreprise visitée et de Michel Siorat qui coordonne l'ensemble des actions et des résultats. Par ailleurs à l'initiative du CNES, de Prospace, d'Alcatel Moscou nous participons à des symposiums et à des visites d'entreprises. Si ces missions collectives ont l'avantage de faciliter l'accès aux instituts russes dans le giron du « secret » complexe militaro-industriel, elles ont l'inconvénient de compter parmi les missionnaires nos concurrents concernés par les mêmes sujets que nous, en particulier Matra et Aérospatiale.
L’exposition SVIAZ
( Télécom en russe) est l’occasion de rencontrer
les professionnels russes des télécoms, de présenter
nos différentes lignes de produits, de faire le point sur
l’activité des concurrents, de participer aux
manifestations officielles de haut niveau liées à cette
exposition.
De
SVIAZ 93, il faut surtout retenir la présence en force des
grandes entreprises mondiales des télécommunications
ainsi que des opérateurs et des fabricants d’équipements.
Dans le pavillon d’Alcatel, la vedette est donnée à
la radiotéléphonie et à la bureautique. Pour ce
qui concerne l’espace, Alcatel présente ses compétences
en terme de charge utile télécoms au travers de la
maquette et de panneaux sur INTELSAT VII. Michel Siorat en profite
pour rencontrer bon nombre d’interlocuteurs qu’il faut
habituellement rechercher dans les divers ministères ou
instituts et qui se trouvent rassemblés pour cette exposition.