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1.1 Évolution du marché et Stratégie
1.1.1 Le marché
Télécom, Observation et Sciences, Militaire
1.1.2 La stratégie1.3 Le chiffre d’affaires et les faits marquants
1.5 L’organisation
1.6 Évolution des méthodes de Direction et de planification
Ce premier chapitre a été rédigé avec la collaboration de Alain Bailly Philippe Barber, Philippe Gsell, Martial Malaurie.
Mise en pages:Ph.G.
Durant
cette période le marché des télécommunications va se caractériser par
une forte croissance en raison essentiellement de la conjonction de
trois facteurs :
Dans ce contexte la concurrence va se faire de plus en plus sévère et obliger tous les constructeurs à engager des efforts importants en recherche et développement afin de maîtriser ces nouvelles technologies et mener des programmes de diminution des coûts.
La réponse des industriels sera de se regrouper dans des entités de plus en plus importantes et donner naissance à des géants dont l’assise financière est impressionnante.
Aux Etats-Unis, Lockheed absorbe Martin Marietta Astro Space (MMAS) qui lui même avait absorbé GE Astro pour former Lockheed Martin, Boeing achète Hughes…
En Europe, les allemands DORNIER de DAIMLER-BENZ et MBB ont fusionné dès 1989 pour donner naissance à DEUTSCHE AEROSPACE (DASA).
L'année
suivante, le français MATRA ESPACE absorbe les activités spatiales
britanniques MARCONI SPACE de BRITISH AEROSPACE et crée la
co-entreprise franco-britannique MATRA MARCONI SPACE (MMS)
En début de période, les commandes de 5 à 20 satellites pouvaient être attendues annuellement, elles vont atteindre 40 en fin de 1998.
Le succès des Européens sur des programmes purement export tels que TURKSAT ou ARABSAT ont permis de rompre avec le quasi-monopole de fait des constructeurs américains.
Au niveau géographique, le marché va se développer surtout en Asie et au Moyen Orien
En Europe les opérateurs satellites EUTELSAT (Paris) et SES (Luxembourg) vont profiter de l’ouverture des pays de l’Europe de l’Est.
Ce sont tous deux des
marchés institutionnels conditionnés par l’évolution des budgets du
CNES pour la partie nationale et de l’ESA pour la part européenne.
Le CNES va poursuivre dans la voie des grands satellites d’observation optique de la série SPOT pour s’orienter en fin de période vers des satellites plus petits, basés sur une nouvelle plate-forme dénommée Protéus et développer les satellites océanographiques, JASON successeur de TOPEX-POSEIDON.
L’ESA poursuit l’observation radar avec ERS 2
puis ENVISAT.
ALCATEL ESPACE qui est perçu comme équipementier a des difficultés à s’imposer face aux maîtres d’œuvre nationaux (Matra ou Aérospatiale) pour le marché CNES ou européens (MBB, Alénia) sur le marché ESA pour lequel les règles de retour géographique ne nous sont pas favorables. En effet le montant total des contrats attribués aux industriels d’un pays correspond à la contribution financière de ce pays.
Dans le cas de la France ce montant est acquis principalement par les maîtres d’œuvre et laisse peu de place aux équipementiers français en concurrence avec d’autres Européens qui sont souvent en déficit de contrats en retour.
Après SYRACUSE II le marché militaire s’est essentiellement
orienté sur des études de faisabilité. Un système d’écoute et de
renseignement nommé ZENON , un satellite radar OSIRIS et le futur
système de télécommunication successeur de SYRACUSE II ,
en coopération européenne. A l’exclusion des petits satellites CERISE
et CLÉMENTINE , de tous ces programmes, seules les télécommunications
donneront lieu à des réalisations. En premier lieu avec une charge
utile expérimentale des supra hautes fréquences (40 GHz) montée sur
STENTOR et SYRACUSE III qui sera réalisé en programme franco-français.
Durant cette période, les programmes
militaires ont souffert de restrictions budgétaires et de l’incapa1.2ité
de l’Europe à concrétiser des programmes multilatéraux.
Dans ce contexte de plus en plus concurrentiel la Société a du mettre en œuvre un ambitieux programme de développement.
Dans le domaine des télécommunications civiles et militaires ALCATEL ESPACE choisi de s'affirmer en temps que maître d'œuvre de systèmes. Forte de son expérience sur SYRACUSE II d'une part et du soutien que lui confère le grand groupe de télécommunications auquel elle appartient, la Société va se placer résolument au dessus des traditionnels maîtres d'œuvre de satellites.
Elle refuse des accords préférentiels avec des constructeurs
de plates-formes afin de pouvoir faire jouer la concurrence.
L'accès
au marché à l'exportation exigera de plus en plus une participation des
industriels au capital des sociétés qui exploiteront les futurs
systèmes. C'est ainsi que la Société choisit d'investir, par sa filiale
SPACECOM, dans GLOBALSTAR avec FRANCE TELECOM à travers la société
commune TESAM, de financer en partie la société EUROPE*STAR et de
prendre l'initiative du système SKYBRIDGE de constellation de satellites.
Cette politique résolument dynamique a permis à ALCATEL ESPACE de se hisser au premier plan mondial des industriels du domaine spatial.
Un autre moyen d'accéder au marché, est d'être partenaire d'un opérateur qui exploitera les systèmes conçus par la Société. C'est ce qui sera fait avec une prise de participation dans la société LORAL SPACE & COMMUNICATIONS qui nous permettra en particulier d'exploiter conjointement le système EUROPE*STAR.
En interne, plusieurs programmes de réduction des coûts sont lancées, tout d'abord Efficience puis Optima avec pour objectif une réduction annuelle de 10% de nos prix de revient. Ambitieux pari que nous tiendrons en liaison avec une forte politique de recherche et développement.
Nous allons développer en parallèle une politique produits visant à rationaliser les technologies et les équipements réalisés en liaison avec les sociétés européennes de la Space Division.
Enfin, dans le but de préserver nos compétences au niveau des équipements, des accords commerciaux ont été négociés avec de grands maîtres d'œuvre américains afin de leur fournir les produits performants dont ils ont besoin.