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1.1 Évolution du marché et Stratégie
1.3 Le chiffre d’affaires et les faits marquants
1.5 L’organisation
1.6 Évolution des méthodes de Direction et de planification
Texte de Philippe Gsell introduit en juillet 2009.
Finalisé en avril 2010.
Le programmes des 3 satellites Telecom 2 démarré en début de 1988 en co-maîtrise d'oeuvre avec Matra Espace est une réussite permettant à Alcatel Espace de renforcer sa crédibilité au delà de nos frontières. Le troisième satellite est lancé en 1995. Le programme Intelsat 7 démarré en fin 1987 avec Ford Aerospace atteint une série de 9 satellites dont les lancements se déroulent de 1991 à 1996, Alcatel Espace est alors positionné comme n° 2 mondial des fournisseurs de charges utiles de satellites avec en 1996 plus de 20 % du marché mondial.
La faculté d'adaptation d' Alcatel Espace lui permet de travailler avec la quasi-totalité des constructeurs mondiaux de satellites, Space Systems/Loral (ex Ford Aerospace) et Boeing (ex Hughes Space & Com) aux Etats-Unis, Matra Marconi Space et Aérospatiale en Europe, NPO-PM en Russie, Mitsubishi au Japon,Ces choix stratégiques permettent à Alcatel Espace d'être ainsi en relation avec les clients finaux, les exploitants en télécommunication propriétaires des satellites.
Photo: une grappe de 3 satellites Globalstar est installée sur le dernier étage du lanceur Soyuz.
Interviennent à cette époque les exigences de libéralisation mondiale du marché civile des télécommunications qui permet l'émergence de nouveaux opérateurs spatiaux et la mutation des opérateurs traditionnels qui pour la plupart passent d'une structure gérée par des états à une structure gérée par des Fonds de placement privé.
Au niveau de la direction du Groupe Alcatel, Pierre Suard est remplacé par Serge Tchuruk en 1995. La nouvelle stratégie industrielle se traduit par un recentrage sur de l’activité sur les télécommunications. Par contre, Alcatel Espace conserve ses activités sur tout type de système par satellite: observation, navigation, sciences, infrastructure orbitale etc... Début 1998 la partie Alsthom du Groupe est séparée.
Ces phénomènes changent le profil des demandes des exploitants civiles qui, pour les uns, exigent de plus en plus des systèmes clés en main en orbite réalisés sous la responsabilité d’un seul maître d’oeuvre et, pour les autres, réduisent la quantité d'exemplaire par commande, n'hésitant pas à changer de constructeur.
Face à ces restructurations, l'expérience et la renommée d' Alcatel Espace permettent à la société de se placer en concepteur et fournisseur, clés en main, des réseaux complets de télécommunications par satellite comprenant donc les aspects spatiaux, lancement et infrastructure terrestre.
C'est, par exemple la participation au système Globalstar, une série de 60 satellites pour une constellation de 48 satellites en orbite basse, pour la téléphonie mobile par satellite La faisabilité d'un tel système passe par une diminution drastique des coûts industriels en se basant sur une production de série. Les premiers satellites sont lancés en début 1998, les derniers en fin 1999.
C'est aussi la mise en place du système WorldStar pour le compte de la société WorldSpace pour la radiodiffusion numérique mondiale par 3 satellites en orbite GEO. Le premier satellite Afristar est lancé en fin 1998.
Alcatel Espace lance alors son propre programme SkyBridge. C'est une constellation de 64 satellites, puis de 80, en orbite basse, qui permet l'accès à de nombreux services multimédia en haut débit comme télétravail, la vidéoconférence, le télé-enseignement. Alcatel Espace assure non seulement la conception et la réalisation de ce système mais encore sa promotion et la fourniture des services. Les perspectives de rentabilité de ce marché des télécoms, n'étant pas au rendez-vous, la crise violente dans les télécoms rend le financement d'un tel programme très risqué. La sage décision d'interrompre le programme est prise. Par la suite les deux premiers programmes aboutis et en exploitation, Iridium et Globalstar, sont passés par la "case faillite". Une profonde restructuration et de nouveaux acteurs financiers ont permis maintient de l'exploitation des satellites.
Au cours de cette période charnière de 1993 à 1998 de "sous-systèmier" et "chage-utiliste", Alcatel Espace consolide ainsi sa position de "systémier- maîte-d'oeuvre" reconnu sur le plan international, associé au savoir-faire de ses équipes et à la modernité des moyens industriels ayant drastiquement optimisé ses coûts pour aborder l'ère du "prêt à porter-sur mesure".
Au tout premier jour de juillet 1998, est créée la société Alcatel Space en associant à Alcatel Espace , les sociétés Sextant Avionique de Valence et Aerospatiale Satellites de Cannes. La société Telspace et les activités spatiales de Thomson-CSF sont intégrées à cet ensemble dont le capital est réparti entre Alcatel (51%) et Thomson-CSF (49%) (T-CSF prendra ultérieurement le nom de Thales).
Alcatel Space a deux filiales françaises: Alcatel Spacecom qui détient les participations dans les systèmes commerciaux tels que Euteltracs , Skybridge , Europe*Star , …) et Alcatel Space Industries pour les activités de production.
Alcatel Space Industries comprend quatre centre industriels et recherche situés en France à Toulouse, Cannes, Nanterre et Valence et neuf filiales dans sept pays européens en Suisse, en Belgique, en Espagne, au Danemark, en Norvège, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Le PDG d' Alcatel Espace , Jean-Claude Husson, est nommé Président et Directeur Général du nouvel ensemble. Il avait rejoint Alcatel Espace en 1987 comme directeur général. Il en assurait la Présidence depuis 1994. Auparavant depuis 1976 il dirigeait le Centre Spatial du CNES implanté à Toulouse.
Avec un total de plus de 5500 personnes, le nouvelle société Alcatel Space devrait constater pour 1998 un triplement du chiffre d’affaires soit plus de 10 milliards de francs.
L’entreprise, grâce à sa haute technicité, à son aptitude à réaliser au moins 80% des matériels, à ses moyens industriels performants se place parmi les maîtres d’oeuvre mondiaux de systèmes spatiaux et de satellites dans la plupart des domaines civiles et militaires du spatial.
Ses savoir-faire s’appliquent aux télécommunications, à la navigation, à l'observation optique, à l' observation radar, à la météorologie et aux sciences.