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Association Amicale des Anciens d'Alcatel Space
CHRONIQUES D'UN MÉTIER de 1963 à 1993
Table | Préf | Intro | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9

6 - Les programmes de satellites

6.4 - Les programmes militaires

Cerise


Microsat CeriseL'origine du programme Cerise réside dans une initiative prise par Alcatel Espace de proposer à la DME (Direction des Missiles et de l'Espace), organisme faisant partie de la DGA (Délégation Générale à l'Armement), l'étude et la réalisation d'un système destiné à mesurer et à caractériser l'environnement radioélectrique dans une large bande de fréquences au moyen d'un satellite en orbite basse. Déjà, en 1970, Thomson-CSF avait proposé à la DTEN (Direction Technique des Engins) un projet analogue baptisé Satrape, lequel n'avait pas été poursuivi au-delà d'une préétude.

Les études préliminaires sont conduites dans la seconde moitié de la décennie quatre-vingt avant que le client n'accepte de traiter de gré à gré avec Alcatel Espace en tant que maître d'oeuvre pour la fourniture du système complet, satellite et station terrienne d'exploitation, ainsi que pour la mise en exploitation de ce système.

Initialement, l'instrument devait être embarqué comme «passager» à bord du satellite SPOT 4.

Les études de phases O et A, conduites en 1987-1988, amènent à reconsidérer cette position et à faire effectuer la mission par un microsatellite en orbite basse d'une masse inférieure à 50 kilos et pouvant être lancé comme passager d'un vol d'Ariane.

L'objectif essentiel est le faible coût de l'expérience, malgré les contraintes techniques (capacité de stockage et de transmission des informations, faible consommation électrique des équipements, souplesse d'exploitation).

Sur la recommandation de certains clients qui l'utilisent dans d'autres programmes, il est décidé de faire appel, pour la conception et la réalisation de la plate-forme, à une unité de réalisations techniques de l'université du Surrey (SSTL) en Grande-Bretagne.

La réalisation de l'instrument de bord, dérivé en partie d'un instrument similaire aéroporté mais qui doit être adapté aux contraintes spatiales, est partagée entre Alcatel Espace, maître d'oeuvre, chargé de l'unité de traitement, et Thomson-CSF, sous-traitant pour l'unité de réception et les antennes.

La station terrienne est sous-traitée à SSTL. La phase B du programme commence en 1989 pour se terminer en juin 1990. Une prolongation de quatre mois est jugée nécessaire et notifiée en janvier 1991 pour un complément d'étude d'adaptation à la mission de la plate-forme développée par SSTL.

Après un début de phase de réalisation baptisée C1, de novembre 1991 à février 1992, la phase C/D est conduite de février 1992 à février 1995 sous la direction de Pierre de Château Thierry, chef de projet.

Cerise et Hélios 1A - Crédit ArianespaceElle est l'occasion, pour Alcatel Espace, de confirmer ses compétences dans la maîtrise d'oeuvre d'un système complet. Le partenariat avec SSTL constitue une expérience originale. Un industriel ne parle pas vraiment la même langue qu'un laboratoire d'université britannique. Le parcours effectué montrera que chacun a beaucoup apporté à l'autre.

Après la mise en orbite, effectuée le 7 juillet 1995 par le lanceur Ariane qui emporte également Helios, le système Cerise fonctionne à la totale satisfaction du client qui avoue «avoir appris beaucoup avec Cerise»… mais les résultats sont classifiés !

Le 24 juillet 1996, Cerise entre apparemment en collision avec un débris que l'enquête révélera appartenir au troisième étage de la fusée Ariane qui avait lancé SPOT 1. Alcatel Espace participera activement, avec SSTL, à la remise du satellite dans un état permettant de reprendre son exploitation.

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