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Association Amicale des Anciens d'Alcatel Space
CHRONIQUES D'UN MÉTIER de 1963 à 1993
Table | Préf | Intro | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9

6 - Les programmes de satellites

6.2 - Les satellites de télécommunication

Athos

À partir de 1982, la Direction de la Division Espace commence à examiner soigneusement ce que devra être la charge industrielle de la Division après la fin du programme Telecom 1.

Les équipements de la troisième et dernière charge utile de ce programme doivent être livrés aux équipes d'intégration à la fin de 1983.

Les importants effectifs mis en place pour réaliser Telecom 1, TDF 1 et, bientôt, Intelsat VI, risquent de se trouver en sous-charge à moyen terme s'il n'apparaît pas un autre programme qui permette une activité suffisante en attendant un éventuel programme Telecom 2.

L'idée germe de proposer un programme expérimental qui aurait le double avantage d'éviter la sous-charge et de progresser dans certaines techniques et technologies, telles que celles des antennes à lobes formés étroits et celles des matériels de répéteurs en bande Ka (20/30 GHz).

À la suite d'une concertation entre Thomson-CSF, d'une part, et le CNES et la DAII (Direction des Affaires Industrielles et Internationales des PTT), ces deux administrations proposent, en juin 1982, à l'Agence spatiale européenne de présenter un satellite expérimental de télécommunications comme passager sur le vol de démonstration d'Ariane 4. Ce vol est prévu pour janvier 1986. Le satellite proposé, d'une masse comprise entre 1 250 et 1 450 kilos, doit utiliser une plate-forme construite par le groupement d'intérêt économique Satcom-International (MATRA et British Aerospace) et dérivée, avec quelques améliorations, de celle des satellites OTS, ECS et MARECS. La charge utile, qui doit être fournie par la Division Espace de Thomson-CSF, doit assurer deux missions: l'une opérationnelle en bande C (4/6 GHz), l'autre expérimentale en bande Ka (20/30 GHz).

La charge utile à 4/6 GHz doit assurer une forte densité du flux rayonné dans trois zones de service: la France métropolitaine, la Réunion et une partie de l'Afrique. Dans ce but, elle doit comporter huit répéteurs utilisant des TOP de 16 watts et des antennes à lobes étroits et conformés.

La charge utile à 20/30 GHz doit comporter deux canaux descendants et quatre canaux montants avec une matrice de commutation hyperfréquence à 4 GHz. L'incorporation de commutateurs en amont et en aval de la matrice doit permettre de faire fonctionner deux répéteurs à 20/30 GHz en mode transparent. Cet ensemble doit, en particulier, servir à des essais de propagation.

En 1983 et 1984, la Division Espace, qui devient entre-temps Alcatel Espace, reçoit une quinzaine de marchés d'étude pour les équipements de la charge utile 20/30 GHz et pour un module expérimental à 20, 40 et 90 GHz destiné à effectuer des essais de propagation.

Le montant total des douze marchés notifiés en 1983 est d'environ 70 MF. Ils sont suivis, à la fin de 1984, par trois autres pour un montant de 50 MF puis, au début de 1985, par un dernier marché de 22 MF.

En parallèle avec le lancement de ces études, la DGT a recherché une participation internationale pour aider au financement des développements de la plate-forme et de la charge utile. La lenteur de la mise en route du  programme, à laquelle s'ajoute celle des négociations en vue de cette participation, conduisent à constater, vers la fin de 1984, que les délais de réalisation dépasseront la date du premier lancement d'Ariane 4.

De plus, le rattachement budgétaire du CNES au ministère des PTT entraîne des difficultés financières pour le programme. Cela amène la DGT à reconsidérer ses objectifs et, tout en maintenant un projet de mission expérimentale à 20/30 GHz, à décider que d'autres missions deviennent plus urgentes que le renforcement des liaisons à 6/4 GHz.

Pour toutes ces raisons, le programme Athos est définitivement arrêté au début de 1985. Néanmoins, les études en cours sur le 20/30 GHz seront menées jusqu'à leur terme, avec la réalisation de prototypes dits «aptes au vol» des matériels suivants:

- amplificateur paramétrique à 30 GHz;

- mélangeur de réception (30 GHz/4 GHz);

- amplificateur 4 GHz à large bande;

- matrice de commutation hyperfréquence à 4 GHz.
 
 

En revanche, les autres lots des marchés en cours seront résiliés.

Un calculateur de bord est étudié et réalisé avec Crouzet, et la Division Tubes Électroniques de Thomson-CSF étudie un TOP de 15 watts à 20 GHz.

Si cette réorientation permet l'entretien des compétences des équipes de Telecom 1, elle ne conduit pas, malheureusement, à la réalisation concrète, en temps opportun, d'une charge utile complète pouvant être exploitée en orbite.

En 1985, l'industrie française des télécommunications spatiales ne dispose pas encore d'un potentiel suffisant dans la bande 20/30 GHz. L'arrêt, au début de 1985, des activités industrielles sur le programme Athos contribue à dégrader dangereusement le plan de charge d'Alcatel Espace pour les années suivantes et sera l'une des causes du plan social qui sera mis en oeuvre à partir de l'été 1985.

Les chefs de projet successifs à ATES sont Bruno Blachier, Jacques Beaucher et Pierre Jaubert.

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