Pr. Hubert CURIEN (1924-2005)
Né
le 30 octobre 1924 à Cornimont, dans les Vosges, Hubert Curien se
passionne pour les sciences dès le lycée. Après un
bref détour par le maquis vosgien en 1944, il étudie la physique
à l’Ecole Normale Supérieure à Paris. C’est là
qu’il rencontre le physicien Yves Rocard qui l’oriente vers la cristallographie,
où il se fait remarquer par la découverte d'une nouvelle
forme cristalline du gallium. Professeur à 29 ans, il enseigne alors
à La Sorbonne puis à l’Université Pierre et Marie
Curie.
En 1966, il entre au CNRS (Centre National de la Recherche
Scientifique), comme directeur scientifique. Trois ans plus tard, il en
devient le directeur général. En 1973, il est nommé
délégué général à la Recherche
Scientifique et Technique.
Le
1er juillet 1976, il accède à la présidence du CNES,
où il restera jusqu’en 1984. C’est la grande époque des débuts
du programme Ariane, dont le premier vol a lieu la veille de Noël
1979, et de la création d’Arianespace. Hubert Curien préside
également aux débuts du programme Spot et aux premières
participations françaises à des programmes scientifiques
majeurs de l’ESA, comme la sonde Giotto vers la comète de Halley
ou le satellite d’astrométrie Hipparcos.
Européen convaincu, Hubert Curien est également
président de la Fondation Scientifique Européenne en 1979,
avant d’être élu le 30 juin 1981 à la présidence
du Conseil de l’ESA, à l’époque où sont prises les
décisions de développer de nouvelles versions d’Ariane, dont
Ariane 4, ainsi que de lancer les premières études sur Ariane
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Lors d’un lancement d’Ariane à Kourou, sa popularité
est remarquée par Laurent Fabius, qui décide de faire appel
à lui au sein de son gouvernement. C’est ainsi qu’il devient ministre
français de la Recherche de 1984 à 1986. Ce portefeuille
lui sera à nouveau confié en 1988 et il le conservera jusqu’en
1993. Parmi
ses initiatives on compte notamment le lancement en 1985, avec l'Allemagne
et 15 autres pays européens, du programme Eurêka pour stimuler
la recherche et la coopération européenne entre les industriels.
Ce grand vulgarisateur est également à l’origine, en 1992,
de la « Fête de la Science », manifestation qui se déroule
depuis chaque année au mois de juin, pour rapprocher les citoyens
de la science et de ses acteurs.
Cette même année, il assure la présidence
du conseil ministériel de l’ESA à Grenade, qui redéfinit
les grandes orientations du plan spatial européen à long
terme et entame une nouvelle coopération avec la Russie après
l’effondrement de l’Union Soviétique.
Par la suite, Hubert Curien est nommé à
la tête du conseil du CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire),
de 1994 à 1996, et de la Fondation de France de 1998 à 2000,
avant de devenir en 2001, président de l'Académie des sciences
dont il était membre depuis 1993.
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